Et si on vivait la ménopause comme une athlète de 20 ans ?

Par Gilian Murray

La ménopause, ce n’est pas la fin d’un chapitre… c’est le début d’une nouvelle saison d’entraînement.
Et ce n’est pas juste une métaphore inspirante — c’est un changement de perspective soutenu par la science, et qui pourrait bien transformer votre façon de vivre cette étape de vie.

À ce stade, la plupart des femmes connaissent bien les classiques de la ménopause :
bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, insomnie, prise de poids, fatigue, sautes d’humeur, anxiété, perte de masse musculaire, baisse de libido, sans parler des risques accrus de maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose.

Mais aujourd’hui, on ne va pas revoir encore une fois pourquoi ces symptômes arrivent. Il existe déjà une foule d’articles très complets là-dessus.

Ce qu’on vous propose à la place ? Parler de votre état d’esprit.
Et surtout, vous montrer pourquoi adopter le mindset d’une jeune athlète pourrait être la meilleure chose à faire pour votre santé physique et mentale.

Briser le mythe : “La ménopause, c’est s’effacer”

La société envoie souvent un message clair (et franchement décourageant) aux femmes ménopausées :
➡️ qu’il faut surveiller sa ligne encore plus qu’avant
➡️ qu’il faut ralentir
➡️ qu’il faut « s’effacer un peu »
➡️ qu’il faut accepter de vieillir en douce…

Mais les données scientifiques récentes disent tout le contraire.
C’est justement à cette période de la vie que prendre soin de son corps comme une athlète devient essentiel — pas pour performer dans une compétition, mais pour vivre pleinement et avec énergie.

Les 3 piliers du mode de vie d’athlète (version ménopause)

Les athlètes de haut niveau suivent trois piliers pour performer durablement, prévenir les blessures et garder une bonne santé mentale.
Ces piliers sont exactement les mêmes que ceux qui soutiennent une bonne qualité de vie pendant et après la ménopause.

🏋️ 1. Bouger intelligemment (et régulièrement)

Les athlètes ne s’entraînent pas au hasard. Ils suivent un plan structuré.
De la même façon, intégrer de l’activité physique adaptée et régulière est l’un des moyens les plus efficaces pour :

  • Maintenir et/ou reconstruire la masse musculaire 
  • Protéger la densité osseuse 
  • Réduire les symptômes dépressifs, l’anxiété, l’irritabilité 
  • Mieux dormir et réguler les hormones du stress (comme le cortisol) 
  • Réduire les risques de maladies cardiaques 

Objectifs réalistes :

  • 2 à 3 séances de musculation par semaine (haltères, bandes élastiques, poids du corps) 
  • Cardio plaisir : marche rapide, vélo, danse, natation, rando… 
  • Souplesse et mobilité : yoga, étirements, Pilates 

Commencez là où vous êtes. Pas besoin d’être une pro, juste de bouger avec intention.

Besoin d’un coup de main ? Une kinésiologue ou une physiothérapeute peut bâtir un plan personnalisé selon votre niveau et vos objectifs.

😴 2. Récupérer comme une pro (c’est stratégique)

Les athlètes planifient leur récupération. Ils savent que sans repos, pas de performance.
Et pourtant, combien de femmes ménopausées continuent à « pousser » malgré l’épuisement, à mal dormir, à s’en vouloir de ralentir ?

La fatigue en période de ménopause n’est pas un défaut. C’est un signal.
Il faut répondre par du repos intelligent.

Routine récupération :

  • Rituel du soir (écran fermé, lumière tamisée, bain chaud ou douche froide pour diminuer les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur…) 
  • Horaire de sommeil stable 
  • Collation légère avant le coucher si vous avez faim (ex : yogourt + petits fruits, toast au beurre d’arachide) 
  • Moments de ralentissement dans la semaine : lecture, respiration, balade en nature 

💤 Se reposer, ce n’est pas paresseux. C’est nécessaire.

🥗 3. Manger pour se soutenir (pas pour se contrôler)

Un.e athlète ne suit pas de régime. Il/elle s’alimente pour avoir de l’énergie, de la force, et récupérer.

Malheureusement, les femmes ménopausées sont souvent poussées à manger moins, à éviter les glucides, à se méfier des calories.
Et pourtant, la recherche est claire : la restriction alimentaire nuit à la santé physique et mentale.

👉 Ce qu’il faut, c’est une alimentation équilibrée, flexible et satisfaisante à la plupart des repas et des collations :

  • Protéines (tofu, œufs, poissons, poulet, lentilles…) 
  • Glucides complexes (patates douces, avoine, riz brun, pain à grains entiers, fruits…) 
  • Bon gras (huile d’olive, avocats, noix…) 

🍽️ Il ne s’agit pas de manger “parfait”. Il s’agit de nourrir votre corps avec respect et constance.

Et si vous êtes perdue ?
Un.e nutritionniste peut vous accompagner pour bâtir une routine alimentaire équilibrée, réaliste, et adaptée à vos besoins hormonaux et énergétiques. Le Guide alimentaire canadien est aussi un excellent point de départ.

 

Conclusion : Vous êtes votre propre athlète

La ménopause n’est pas une défaite.
C’est un changement de saison. Et comme n’importe quel.le athlète, vous pouvez vous adapter, vous renforcer et vous sentir bien dans votre peau, sans tomber dans la pression des régimes ni le découragement.

Vous méritez un corps fort. Un esprit clair. Une énergie qui vous suit jusqu’au bout de vos journées.

🧭 Prête à prendre soin de vous comme une pro ?

L’équipe multidisciplinaire de Hexa Physio est là pour vous accompagner, que ce soit en nutrition, en kinésiologie ou en physiothérapie.

➡️ Prenez rendez-vous avec un.e de nos spécialistes et bâtissez votre plan de santé personnalisé — sans jugement, sans pression, 100 % axé sur VOTRE bien-être.

Références

    1. Greendale GA, et al. Menopause and aging: clinical implications. Menopause. 2019;26(12):1311–1319. 
    2. El Khoudary SR, et al. The menopause transition and women’s health at midlife: a progress report. J Am Heart Assoc. 2020;9(1):e014395. 
    3. Levis S, et al. Effects of exercise on bone mineral density in postmenopausal women. J Bone Miner Res. 2022;37(3):455–467. 
    4. Cooney LG, et al. Nutrition and lifestyle in menopause: an overview of the current evidence. Climacteric. 2021;24(1):42–49. 
    5. Ko SH, et al. Recommendations for menopausal hormone therapy in women with cardiovascular risk factors: 2020 update. J Clin Endocrinol Metab. 2020;105(8):dgaa356. 
    6. Daly RM, et al. Exercise and nutrition to target protein-energy malnutrition in aging and illness: an update. Curr Opin Clin Nutr Metab Care. 2020;23(1):30–36. 
    7. Société canadienne de physiologie de l’exercice. Recommandations canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures. 2020. 

    Santé Canada. Guide alimentaire canadien. 2020. Disponible sur : https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/