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L’impact de la santé mentale sur les douleurs chroniques

Par Kevin Paquet

Historiquement, les problèmes de santé mentale et physique ont été traités de manière distincte. Cependant, de plus en plus de recherches montrent des liens clairs entre ces deux aspects du bien-être humain. Le stress, qu’il soit d’origine professionnelle ou personnelle, peut entraîner des tensions musculaires et des douleurs au cou ou au dos. La santé mentale a des impacts tangibles sur l’état physique d’une personne, particulièrement chez ceux souffrant de douleurs chroniques. Mais pourquoi en est-il ainsi ?

Les différentes composantes de la douleur

Pour appréhender pleinement ce phénomène, il est crucial de se pencher sur les mécanismes de la douleur, qui, bien que souvent perçue comme simple, est en réalité d’une grande complexité. Sans rentrer dans la physiologie de la chose, essayons de la décortiquer un peu en abordant ses différentes composantes.

La composante sensori-discriminative est la plus facile à comprendre. Lorsqu’une partie du corps reçoit un stimulus douloureux, les nocicepteurs (neurones responsables de la perception de la douleur) envoient un signal au cerveau, qui l’interprète comme une douleur, une alarme indiquant une menace potentielle.

Les composantes émotionnelle et cognitive ajoutent une couche de complexité. Pendant l’interprétation de l’influx nerveux douloureux, ces facteurs influencent la perception de la douleur. Chaque personne a une expérience différente avec la douleur et des connaissances variées par rapport au corps humain et ses blessures. Ainsi, le même influx nerveux peut être interprété différemment selon les individus. Par exemple, une personne anxieuse craignant la douleur ne vivra pas la même expérience qu’une personne ayant déjà ressenti une douleur similaire. Un stimulus douloureux peut donc être perçu comme plus intense en raison des composantes émotionnelle et cognitive.

Enfin, après la transmission et l’interprétation du signal douloureux, une réaction se manifeste : grimace, cri, expression verbale, etc. C’est la composante comportementale de la douleur. La réaction d’une personne est influencée par les autres composantes mentionnées précédemment. Une petite douleur peut générer des pleurs chez un enfant, tandis qu’une déchirure ligamentaire chez un athlète peut engendrer des gestes de frustration dans le vestiaire après un match. Chaque personne réagit différemment en fonction de plusieurs facteurs.

La complexité des douleurs chroniques

Qu’elle soit nouvelle ou persistante, toutes les composantes de la douleur sont impliquées. Toutefois, leur importance varie entre douleur aiguë et douleur chronique. Lorsqu’une douleur aiguë survient, la composante sensori-discriminative dicte principalement l’intensité ressentie. Il est logique que la douleur soit plus intense en cas de fracture du pied qu’avec une petite roche dans le soulier.

Dans les cas de douleur persistante, la composante sensori-discriminative est moins impliquée et parfois même inexistante. Les composantes émotionnelles et cognitives jouent un rôle plus important et influencent davantage la perception de la douleur. Une douleur persistante depuis plusieurs mois ou années varie davantage en fonction des émotions négatives, comme le stress ou la dépression, et des croyances et de la compréhension de la problématique.

Plus une douleur persiste, plus elle engendre des émotions négatives, qui à leur tour augmentent l’intensité et l’aspect désagréable de la douleur. Un cercle vicieux peut ainsi se former, difficile à briser. Les effets négatifs du stress et de l’anxiété sur la respiration, la posture et le seuil de douleur sont exacerbés par l’augmentation du taux de cortisol (l’hormone du stress) dans le sang. La santé mentale influence donc grandement les douleurs chroniques, qui sont bien plus complexes que les douleurs aiguës.

L’approche biopsychosociale

Pour traiter efficacement les douleurs chroniques, ou du moins réduire leur intensité et leur impact sur la vie quotidienne, il est essentiel de considérer la personne dans sa globalité. C’est pourquoi l’approche biopsychosociale est privilégiée de nos jours pour tout type de blessure ou maladie. Il est important de comprendre les causes physiques et physiologiques d’un problème, mais il ne faut jamais oublier qu’il y a une personne derrière chaque blessure ou maladie. L’état psychologique de cette personne et ses objectifs doivent être pris en compte pour offrir des soins optimaux et briser le cycle de la douleur chronique.

Pour les professionnels de la santé, que vous travailliez en santé mentale ou physique, n’oubliez jamais que vous traitez une personne avant tout!